Naissance du Luboboule

Date clef dans l’histoire contemporaine, le 13 juin 2000 voit naître le meilleur jeu de boules au monde, le Luboboule. Voici le récit d’une journée qui, pour beaucoup, marque le véritable début du XXIème siècle.

Le luboboule fut inventé au parc départemental Georges Cadoudal à Auray le 13 juin 2000 par Delphine Le Bayon, Gwénaël Auffret et Baptiste Le Maguer.
Ce jeu est né par hasard.
Quelqu’un proposa une partie de pétanque. Or, on ne disposait que de trois boules. On décida de jouer malgré tout.
Mais, avec une seule boule par joueur, ce jeu, déjà fort monotone quand rien n’y manque, devint rapidement d’un insupportable ennui.
On décida donc d’en modifier les règles.
On ajouta des jokers, puis des contre-jokers. Puis on inventa le tiercé…
Ainsi, à force de tâtonnements, quelque chose de nouveau apparut.
Le luboboule était né.
Il devait encore se préciser, s’affiner, grandir. Mais il était déjà là. Et, à quelques détails près, il était déjà tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Quelques heures plus tard, Sébastien Quaggiotto, le premier joueur de luboboule non créateur du jeu participait aux premiers championnats du monde de luboboule.

Mais cette version de la naissance du luboboule est vivement contestée par l’historien du luboboule Lubomir Bonnet pour qui ce jeu est beaucoup plus ancien. Le professeur accuse les trois inventeurs du luboboule de s’être approprié un jeu ancestral dont les origines remonteraient aux origines mêmes de l’humanité.

Et Bonnet ne se contente pas d’accuser, il prouve ! Du moins essaie-t-il de prouver.
Ainsi s’échine-t-il a chercher, dans toutes les périodes de l’histoire, des traces ou des évocations de ce jeu qui viendraient étayer sa thèse selon laquelle le luboboule a traversé les âges et les civilisations pour nous parvenir.
Des bibliothèques et des musées aux chantiers de fouilles, l’historien s’emploie sans relâche à relever des preuves d’une pratique ancienne du luboboule avec un insuccès qui, le reconnaît-il lui-même, est à ce jour total.

Jugeons-en plutôt ; toutes les études menées par Lubomir Bonnet ne font que systématiquement balayer les derniers doutes sur l’ancienneté du luboboule. Doutes que, précisons-le, personne ne partage avec l’éminent professeur.

Ainsi c’est bien grâce à lui que, malgré le peu d’informations dont on dispose sur les dernières heures de sa vie, on peut aujourd’hui avec une quasi certitude affirmer que, quelques instants avant de se donner la mort, cerné dans son blockhaus par l’armée rouge envahissant Berlin, Adolf Hitler n’a pas dit « Ach ! Si j’avais su, je me serais mis dernier dans mon double tiercé ! ».

Si l’on s’en tient au récit de Grégoire de Tours, quand il fendit le crâne d’un de ses guerriers en lui disant « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons !», Clovis 1er n’ajouta pas « Et en plus tu me fais tout le temps des contre-jokers ».
Le professeur Bonnet entend bien démentir cette version. Ses efforts pour mettre en doute la parole du célèbre évêque n’ont pu, pour l’instant, qu’amener Bonnet à émettre l’hypothèse que Grégoire de Tours n’était peut-être pas précisément de Tours mais d’un faubourg de la ville.

Et les déconvenues du professeur Lubomir Bonnet ne s’arrêtent pas là.

Quand il reçut son cousin Henri VIII d’Angleterre au somptueux camp dit du drap d’or en juin 1520, le roi de France François 1er ne l’invita pas à jouer une partie de luboboule. La chronique de l’époque n’en fait, en tout cas, aucune mention.

Quand Jules César relata les mœurs et les coutûmes des tribus gauloises, il ne tint pas pour barbare le fait que les indigènes ne pratiquassent jamais le luboboule. La traduction de la Guerre des Gaules n’est aucunement équivoque sur ce point.

Les traces relevées par les paléontologues sur de nombreux sites archéologiques révèlent qu’Homo Neandertalensis ne jouait pas au luboboule dans des grottes. D’autres études sont encore en cours mais toutes tendent déjà à démontrer qu’il n’y jouait pas non plus en plein air.

On ne sait avec certitude si la fameuse anectode est vraie. Mais il est désormais certain que, s’il l’a fait, c’est bien un œuf, et non un lubonet, que Christophe Colomb fit tenir debout pour faire taire les moqueurs, jaloux de sa découverte.

Ces échecs que Lubomir Bonnet persiste à considérer comme relatifs ne l’ont, semble-t-il, nullement découragé. Et s’il reconnaît n’avoir encore jamais publié le moindre ouvrage traitant de l’histoire du célèbre jeu pour n’en avoir encore jamais découvert la moindre trace ancienne, il insiste malgré tout : « historien du luboboule est un métier d’avenir !». Sur ce point au moins, on ne saurait le contredire.

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