ChampionSlip #3

Initialement placée sous le signe de la cochonnaille, cette troisième édition du ChampionSlip s’est muée en banquet de burgers. Serait-ce la première étape d’une récupération par la mouvance hipster ? Fort heureusement, tout porte à croire que non, en témoigne la présence en finale d’une triplette de bons à rien plus habitués à la bière tiède et aux lendemains difficiles qu’aux cocktails chics et aux brunches des quartiers branchés. Mais, preuve que les temps finissent toujours par changer, Étienne C n’en faisait cette fois-ci pas partie …

La Cup est pleine

Si l’aversion pour tout autre jeu de boules est unanimement partagée par les luboulistes interplanétaires, certains mêmes ayant le bon goût de s’adonner aux sports de battes, il existe une minorité réfractaire au progrès qui refuse obstinément de tirer un trait sur le ballon rond et sur les starlettes qui lui courent après. Si d’aventure on découvrait que le S.L.I.P abrite un fan-club clandestin de Johnny Halliday ou de Bernadette Chirac, on en serait à peine surpris.
Quoiqu’il en soit, ces forces réactionnaires sont suffisamment influentes pour interrompre un major de Luboboule pour la discutable raison que les bandits pourvoyeurs de temps de cerveau ont décidé que le monde devait s’arrêter de tourner le temps que 22 bêtes gominées se disputent la vanité d’embrasser un trophée bien moins rigolo que celui que nous avait confectionné Anna le Reun.
Que les plus hauts dignitaires du S.L.I.P. aient cédé au chantage du lobby footballistique prouve que leur manque d’intégrité n’a rien à envier à celui des pourris de la FIFA. C’est là une bien triste nouvelle pour le Luboboule.

Le 1er tour

Invaincu en ChampionSlip (7 victoires en autant d’occasions), Étienne C subit son premier revers. Pour leur première participation, Dinap et Brennus sont de sérieux candidats à la victoire finale. Dans sa partie, Romane LuboMiss créé la surprise.

Retour à la compétition pour Dinap

Ta victoire sur le premier match, ça ressemble un peu à un hold-up, non ?

Dinap : On gagne au Luboboule comme on braque une banque : on se fait oublier et on frappe un grand coup au moment où personne ne s’y attend. C’est exactement ce que je fais en 10ème manche avec ce double-tiercé… malgré une belle partie de G. Powers.

Jeanne n’a même pas participé à la compétition. Elle a tant honte que ça de son niveau de jeu ?

Dinap : Pose lui la question. Il fallait choisir entre elle et moi, la lucidité l’a finalement emporté.

Tu penses qu’on te reverra un jour avec le bâton de Lubomir ?

Dinap : Je cède le bâton sur un coup du sort… une boule qui se coince dans une souche comme par magie. Mais j’irai l’chercher, avec les dents s’il le faut.

Le 2ème tour

Deux victoires en deux matches, Bacchus termine les poules en tête. Derrière, Willy C et Gwenny Powers assurent leur qualification au détriment d’un très décevant Djiseus. Alice Collins et Dinap échouent au boulavérage. Ce dernier doit céder son Bâton de Lubomir à l’étonnant LuboRambo qui a promis de le remettre en jeu sans tarder.

Lubomiss : pas la partie la plus détendue

Décidément, tu n’arrives pas à battre Alice Collins. Tu fais un blocage contre elle ?

Romane Lubomiss : J’sais pas… ça doit être le fait de jouer avec Étienne C en même temps qu’Alice Collins qui me perturbe. Surtout qu’il était déjà énervé alors c’était pas la partie la plus détendue…

Jeanne et Bernie en semi-retraite, Étienne qui touche le fond : Willy a le champ libre ?

RL : Je ne pense pas, je suis sûre de pouvoir le battre !

Classement à l’issue des phases de poule

Place	Joueur		Pts	B.A
B.A : boulavérage.
1	Alexandrus Brennus		4	+10
2	Willy C		3	+8
3	Gwenny Powers		3	+3
4	Alice Collins		3	+1
5	Dinap		3	-4
6	Romane Lubomiss		2	-1
7	Mika LuboRambo		2	-6
8	Kamole		2	-13
9	Alan Horner		1	-18
10	Etienne C		1	-19
11	Chuck LuboNorris		1	-31
12	Djiseus		0	-17

Alice Collins : recalée sur le fil

Tu manques la qualif pour la finale au boulavérage. Tant mieux, non, ta hanche n’aurait pas pu tenir un match de plus ?

Alice Collins : Elle aurait pu mais je me serais principalement servie de mon atout de « salope » pour vous déconcentrer !

Tu finis le tournoi devant Romane. Tu crois qu’elle va t’en vouloir ?

AC : Étant donné que je l’ai battue a la loyale, je pense pas… Par contre pour Étienne C, je pense que c’est aussi grave que d’écouter du Goldman… je suis foutue.

Pas trop jalouse que Djiseus t’aies dérobé ta dernière place ?

AC : Si. C’est dégueulasse d’ailleurs. C’était ou la finale ou la dernière place. Mon rêve se brise a cause du boulavérage et j’ai même pas détesté la bonne personne…

La Finale

Tout le monde le sait, loyauté est un mot inconnu des luboulistes les plus chevronnés. L’imparité du jeu fait qu’on triomphe rarement en solitaire ; bien souvent, il faut compter sur l’aide d’un adversaire, au détriment du troisième, bien évidemment. Seulement, à la fin, il n’y a qu’un seul vainqueur : celui qui aura su choisir le bon moment pour trahir les autres. A l’instar des coalitions parlementaires sous la IIIème République, les alliances se font et se défont en moins de temps qu’il ne faut pour lancer le lubonet et les rebondissements sont tout aussi nombreux que les cabinets renversés.

Pourtant, on aura rarement vu une aussi solide association de malfaiteurs que celle formée par Alexandrus Brennus et Gwenny Powers au cours du match ultime de ce ChampionSlip number three. Quinze années de télé-réalité sur nos petits écrans peuvent aisément nous expliquer pourquoi : les médiocres s’unissent instinctivement pour barrer la route aux plus méritants. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le scénario de cette finale aurait fait rêver n’importe quel actionnaire d’Endemol !

La partie commence fort. Brennus débute par un double-tiercé que Powers se fera un plaisir de faire rater. Alors que tout le monde s’attendait à voir le plus italien des morbihannais se lancer dans une vendetta sans fin, le gros coup de Willy C dans la manche suivante va clarifier les positions : avec une marge confortable de 9 points, son avance est insolente et mérite châtiment. Dès lors, les vieux briscards ne lui épargneront aucune perfidie.

Mais c’est vaillamment que le moustachu fait face au déluge de contre-jokers qui s’abat sur lui : sur les 11 qui lui seront infligés, il en sauvera 5. C’est probablement à cette honorable statistique qu’il doit son succès : en freinant ainsi l’érosion de son avance, il a contraint ses adversaires à prendre davantage de risques. Et là encore, les deux lascars ne se privent pas de collaborer, pour le meilleur et le pire. Le pire tout d’abord : cette 8è manche où, incapable de convertir son triple-joker, Brennus compromet le double-tiercé de Powers. Le meilleur : la manche suivante, où un double-tiercé réussi pour chacun des deux complices pousse Willy C dans ses derniers retranchements. Le crime était presque parfait.

Hélas pour les puristes, la fourberie ne paie pas toujours et parfois la logique sportive est respectée. Auteur d’un coup de maître dans la dixième et dernière manche, Willy C ôte tout espoir à ses adversaires et remporte son premier titre. Rien ne pouvait l’empêcher de se pavaner dans les rues de Monterblanc, arborant le splendide championslip …

La finale racontée en hiéroglyphes

Celui ou celle qui parvient à traduire en langue française les événements de la 1ère manche remportera un autocollant luboboule. Réponses à envoyer avant le 13 juin à slip@luboboule.com

Raymond Luboulidor : je chie dans la bouche de ceux qui ne croient pas en moi.

Après avoir terminé second en finale pour la troisième fois, Alexandrus Bacchus s’est rebaptisé Raymond Luboulidor.
On espère qu’avec ce nouveau luboblaze il connaîtra davantage de réussite.

Selon ton nouveau mentor, Raymond Poulidor, « si tu ne peux pas gagner, contente-toi de la deuxième place. » Penses-tu avoir été un bon deuxième lors de tes trois finales ?

Raymond Luboulidor : Je pense avoir joué correctement lors de mes finales, sinon j’aurai fini 3è. La finale la plus frustrante était celle de 2002 alors que j’avais une avance conséquente à 2 manches de la fin. Au lubopen, ça se joue également à un poil de chibre, mais j’étais tellement dopé que je n’ai pas ressenti la même tristesse.

Des regrets sur la finale ?

RL : En ce qui concerne la finale de dimanche, Willy merite la victoire, il a mené de bout en bout et lors de mon alliance avec Gwenny Powers, il n’a pas craqué et malgré la pression, il a failli plier le match assez tôt. Voir un autre joueur porter le SLIP après la finale aurait été très moche. Cette finale, je ne l’ai pas du tout contrôlée, et c’était déjà énorme de pouvoir jouer la gagne à la 10e manche.

Tu comptes battre le record de Cédric Pioline : 9 échecs consécutifs en finale ?

RL : On dit jamais 2 sans 3.. J’ai joué 3 finales et toujours fini 2e. Maintenant une nouvelle période s’ouvre à moi. J’ai joué 3 tournois depuis mon retour sur le circuit en France et j’arrive 2 fois en finale. Il me manque un peu de lucidité pour remporter un tire majeur. Lorsque je suis rentré chez moi dimanche après la finale, j’ai tout de suite pensé à changer mon nom en RAYMOND LUBOULIDOR. Je porterai fièrement ce nom jusqu’à ce que j’emporte un titre. Tout le monde aime Poulidor, et tout le monde se souvient de lui. Qui se souvient de la victoire de Carlos Sastre sur le tour de France à part Gwenny Powers ? Je n’ai pas encore remporté de tournoi, mais je serai à jamais le premier à avoir joué au luboboule aux Antipodes et de l’autre coté des Alpes. Rien que pour ça je remporterai un titre et cela sera plus que mérité… Je saurai être patient…. Et je chie dans la bouche de ceux qui ne croient pas en moi.

Le trophée

C’est encore une fois la talentueuse Anna Le Reun qui s’est chargée de confectionner le trophée. De l’avis de tous, celui-ci est le plus réussi de la série.

Le mot du vainqueur

Pour Willy C, les Championslips se suivent mais ne se ressemblent pas : de dernier de la précédente édition, il est passé à grand vainqueur cette année.

11 Contre-jokers sur toi en finale. T’as pas senti un peu d’acharnement ?

Willy C : Mes adversaires se sont ligués contre moi, mais c’est le jeu, je ne leur en veux pas. Et puis cela a créé une partie des plus intéressantes. Une finale qui restera dans les annales du luboboule.

C’est toi désormais le meilleur de la famille ?

WC : Je ne sais pas si je suis le meilleur du clan Cadoret, mais je suis fier d’avoir enfin vaincu Étienne C, un vœu qui m’était cher. Et d’avoir empêché son triplé au ChampionSLIP, un vœu qui était cher à de nombreux Luboulistes.

C’est quoi ton prochain objectif ?

WC : Prochaine étape, devenir numéro 1 mondial, et surtout, remporter le prochain titre de champion du monde.

Le palmarès

• ChampionSlip #1 : Etienne C
• ChampionSlip #2 : Etienne C
• ChampionSlip #3 : Willy C